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Brasseries


La brasserie Coulon


La grande brasserie De Bay : un pan d’histoire brassicole à Sirault


La "grande brasserie De Bay", véritable fleuron du patrimoine local, est mentionnée pour la première fois en 1732, preuve de son ancienneté et de son importance dans la vie économique et sociale du village de Sirault dès le XVIIIe siècle. Cette brasserie, comme beaucoup d’autres à l’époque, jouait un rôle central, tant pour l’approvisionnement en bière, boisson de base dans les foyers, que comme lieu d’activité artisanale et de rassemblement.

L’établissement entra dans une nouvelle phase de son histoire lorsqu’en 1769, à la suite du mariage de Marie-Anne-Joseph De Bay avec Pierre-Alexis Coulon, la brasserie passa aux mains de la famille Coulon, une lignée influente à Sirault. Ce mariage scella le destin de l’entreprise familiale qui allait se transmettre de génération en génération au sein de cette famille bourgeoise locale. De cette union naîtra notamment Alexis Coulon, futur bourgmestre de Sirault, qui laissera son empreinte non seulement dans la politique locale, mais aussi dans l’urbanisme et l’économie du village.

Visionnaire et soucieux de moderniser l’outil de production, Alexis Coulon fit ériger en 1842 un tout nouveau bâtiment destiné à accueillir les installations brassicoles, situé dans la rue du Petit Salon. Ce bâtiment plus spacieux et adapté aux besoins de l’époque marquait une volonté de renforcer et pérenniser l’activité brassicole à Sirault, à une époque où la consommation de bière ne cessait de croître, tant dans les villes que dans les campagnes.

La brasserie poursuivit son activité jusque pendant la Première Guerre mondiale. Toutefois, en 1916, en pleine occupation allemande, les difficultés économiques, la réquisition de matériel en cuivre et en étain, et les restrictions en matière de matières premières (orge, houblon...) eurent raison de l’activité brassicole. Comme nombre d’entreprises artisanales de cette période, la brasserie De Bay dut cesser définitivement ses activités.

Après quelques années d’abandon et de silence, le site connut une reconversion en 1928 : les anciens bâtiments industriels furent transformés en maisons d’habitation, marquant une nouvelle étape dans l’histoire de ces murs chargés de mémoire. Ce réaménagement s’inscrivait dans le contexte de l’entre-deux-guerres, où de nombreuses anciennes structures industrielles rurales furent réaffectées à des usages résidentiels ou agricoles.

Aujourd’hui encore, il est possible, pour un œil attentif, de deviner la vocation originelle des lieux à travers certains éléments architecturaux conservés : hauteurs sous plafond, larges ouvertures, caves voûtées... Des vestiges discrets mais significatifs, témoins d’un riche passé brassicole qui a façonné l'identité de Sirault.

La brasserie Degand-Saint-Amand


La brasserie Degand : une aventure familiale au cœur de Sirault


Au début du XXe siècle, alors que la Belgique connaissait une véritable effervescence brassicole, Louis Degand, entrepreneur visionnaire et profondément enraciné dans son terroir, fit ériger en 1901 une brasserie artisanale dans la rue du Cavin à Sirault — rue qui sera plus tard renommée rue Vandervelde. Cette création s'inscrivait dans une époque de prospérité économique locale, où de nombreux villages du Hainaut voyaient naître des petites brasseries familiales répondant à une demande toujours croissante de bières locales.

La brasserie Degand s’imposa rapidement comme un lieu central de production et de vie au sein de la communauté. Grâce à un savoir-faire rigoureux et une gestion familiale attentive, elle devint un point de fierté pour les habitants du village. La bière brassée sur place, baptisée Celta Pils, était une pilsner légère et rafraîchissante, très appréciée pour sa qualité constante et son goût équilibré, reflet du savoir-faire brassicole belge.

Après la période de fondation et d’exploitation sous la direction de Louis Degand, la brasserie fut transmise à son successeur, Victor Degand, qui poursuivit avec le même engagement l’œuvre de son prédécesseur. La transition se fit dans la continuité, dans le respect de la tradition familiale, mais également avec une volonté d'adaptation aux nouvelles réalités du marché brassicole belge, de plus en plus compétitif.

Cependant, comme ce fut le cas pour de nombreuses petites brasseries artisanales de la région, les bouleversements économiques, les coûts croissants de production, la centralisation industrielle et la montée en puissance des grandes brasseries nationales poussèrent la maison Degand à prendre un tournant stratégique. Ainsi, la production locale fut arrêtée à Sirault, et l’entreprise se reconvertit en dépositariat de bières. La famille Degand devint alors dépositaire officiel de la brasserie Meiresonne de Gand, une grande brasserie flamande reconnue pour la qualité de ses bières, en particulier la célèbre Cristal Alken.

Cette nouvelle orientation permit à l’entreprise de rester active dans le monde brassicole, même si la fabrication locale avait cessé. Elle conserva ainsi un lien fort avec la tradition brassicole tout en s’adaptant aux évolutions du marché.

Aujourd’hui, bien que la brasserie Degand ait disparu en tant que site de production, le souvenir de son activité perdure dans la mémoire collective des habitants de Sirault. L'histoire de cette brasserie est aussi celle d’un village dynamique, capable d’initiatives économiques locales, ancrées dans le tissu social, et ouvertes aux évolutions du monde moderne.

Les anciens bâtiments, s’ils subsistent, portent encore les marques de cette époque où l’odeur du malt et du houblon flottait dans l’air, où les tonneaux étaient roulés à la main et les bières partagées en toute convivialité. Un patrimoine invisible mais essentiel à la mémoire de Sirault.

Courrier de l'Escaut du 8 août 1900

Samedi dernier, un attelage traînant le lourd véhicule vulgairement appelé "bourla" et dont se servent les brasseurs pour conduire leurs tonneaux chez leurs clients, allait arriver, à l'allure ordinaire, près de la station, lorsqu'il passa devant la ferme M.J.B. Lenfant, un cheval qui y était arrêté fit un mouvement de côté, au même instant, le timon du "bourla" frappait violemment la pauvre bête à la cuisse. L'animal fut même si grièvement blessé que, quelques heures après l'accident, il a dû être abattu.

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