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Neufmaison

Situé dans la province du Hainaut, au sein de l’arrondissement de Mons et faisant aujourd’hui partie de la commune de Saint-Ghislain, le village de Neufmaison fut autrefois une commune indépendante, jusqu’à la fusion des communes opérée en 1977.

Ce paisible village rural se caractérise par son patrimoine agricole, historiquement centré sur la culture du lin, des céréales, ainsi que sur l’élevage. Le paysage est façonné par des terres fertiles et des traditions agricoles encore perceptibles dans son environnement.

Neufmaison est également traversé par un cours d’eau modeste mais essentiel, la Petite Hunnelle aussi appelée ruisseau de Bray —, qui prend sa source aux Aulnois avant de rejoindre la Dendre, dont elle est un affluent.

Blason

L’Arrêté Royal du 24 mai 1912 officialisa l’adoption d’un blason pour la commune de Neufmaison, un symbole fort représentant à la fois son histoire, son identité et ses valeurs. Ce blason, riche en symboles héraldiques, se divise en quatre quartiers distincts, chacun porteur d’un élément significatif.

Les quartiers 1 et 4, dits « d’azur », présentent un fond bleu profond, couleur traditionnellement associée à la loyauté, la vérité et la persévérance. Sur ce fond se dresse un mur crénelé d’une pièce et demie, réalisé en or, couleur qui symbolise la générosité, la richesse et la noblesse. Ce mur est finement maçonné en sable, c’est-à-dire dessiné avec des lignes noires qui évoquent la solidité, la rigueur et la protection. Au-dessus de ce mur figure une étoile à cinq rais également d’or, un motif souvent lié à la lumière, à l’élévation spirituelle et à la guidance. Cette étoile surmontant le mur rappelle peut-être la protection divine ou la vocation d’espoir et de rayonnement de la commune.

Les quartiers 2 et 3, quant à eux, sont « d’argent », c’est-à-dire de couleur blanche ou argentée, symbolisant la pureté, la paix et l’honnêteté. Sur ce fond clair se dresse un lion de gueules, c’est-à-dire rouge, couleur qui évoque le courage, la bravoure et la vaillance. Le lion est une figure héraldique classique, représentant la force et la puissance. La présence de ce lion rouge sur fond argenté pourrait faire référence à l’histoire féodale de Neufmaison, à ses liens avec des familles nobles ou à son appartenance à des entités régionales aux armes similaires.

Ainsi, le blason de Neufmaison, par sa composition en quatre quartiers, symbolise un équilibre entre force défensive et noblesse, entre lumière guidante et courage intrépide. Chaque détail, des couleurs aux figures, est porteur d’un sens qui témoigne des racines profondes et de la richesse historique de ce village.

Historique

En 2002, des fouilles sur le site des « Hautes Montagnes » ont révélé des traces d’une construction gallo-romaine, témoignant de l’ancienneté de l’occupation humaine dans la région. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le nom de Neufmaison ne signifie pas « neuf maisons » au sens littéral, mais plutôt « les neuves maisons », une nuance importante. Historiquement, le territoire de ce village, gagné sur la forêt, faisait autrefois partie de l’alleu de Chièvres, tout comme le hameau voisin de Grosage.

Le nom Neufmaison, d’origine romane, apparaît pour la première fois au début du XIIe siècle. On sait également que Dagobert Ier, roi des Francs, venait très probablement chasser dans la vaste forêt de Neufmaison. Vers l’an 822, l’empereur Louis le Débonnaire — alors roi des Francs — offrit les terres de Neufmaison ainsi que celles de Sirault à l’abbaye de Saint-Amand.

Au fil des siècles, la seigneurie de Neufmaison connut plusieurs propriétaires prestigieux. Entre 1498 et 1526, elle fut notamment liée à la famille Oettingen. Plus tard, Messire Philippe de Croÿ acheta Neufmaison à Mesire Christophe Roggendorf, seigneur de Condé-sur-l’Escaut. Par ailleurs, les abbés et seigneurs de Chièvres rédigèrent un traité bilatéral définissant précisément leurs droits respectifs sur les terres, ainsi que les obligations des futurs colons qui devaient les cultiver, tout en assurant à ces derniers certaines redevances.

La forêt de Neufmaison était traversée dès l’époque romaine par deux routes importantes : l’une reliait Condé à Chièvres (aujourd’hui Stambruges), et l’autre, la voie de Bavay à Chièvres, correspond à la route provinciale actuelle. À l’intersection de ces voies se trouvait une clairière, dont une partie fut ultérieurement transformée en place publique, tandis qu’une autre accueillit la construction de l’église et de la cure.

Avec le temps, d’autres chemins furent tracés, le long desquels de nouvelles habitations s’implantèrent. Au bout de l’un de ces chemins, un petit noyau de maisons se regroupa pour former le hameau des Aulnois. Le seigneur de l’époque fit également bâtir une cense, un centre où l’on centralisait les produits agricoles de l’exploitation. Cette cense prit plus tard le nom de « Château de la Motte ».

La seigneurie de la Motte, qui constituait un arrière-fief, fut tenue successivement par plusieurs familles : les Le Senne en 1474, les Brougnart en 1537, les Dutrieu en 1575, puis les Duquesnoy jusqu’au XVIIIe siècle. Quant aux terres environnantes, plusieurs furent aliénées à l’abbaye d’Épinlieu et à celle de Saint-Martin de Tournai.

Le gros de la seigneurie passa ensuite aux mains de la maison de Condé, notamment par l’intermédiaire de Messire d’Oettingen, seigneur à la fois de Neufmaison et de Condé. La famille Oettingen conserva Neufmaison jusqu’au XVIe siècle, époque à laquelle le baron d’Eytzing de Schratental, grand et premier maître d’hôtel du roi de Bohême, en était le titulaire.

Des difficultés financières poussèrent Messire d’Oettingen à vendre la seigneurie à Anne de Croÿ de Renty, dame de Chièvres. Anne avait épousé en premières noces Emmanuel-Philippe de Lalaing, chevalier de la Toison d’Or, décédé en 1590, puis en secondes noces Philippe Croÿ, comte de Solre, premier duc d’Aerschot et seigneur de Chièvres. Une partie de la seigneurie de Condé passa ainsi aux familles Lalaing et Croÿ.

Le baron d’Eytzing de Schratental détenait sa part de la seigneurie par son épouse Anne, comtesse de Roggendorf, héritière de Jacqueline d’Oettingen. Cependant, pour se défaire de ses dettes, il vendit en 1559, par l’entremise de son fils, sa part à la comtesse de Lalaing.

Finalement, Neufmaison resta la propriété des Croÿ-Solre jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, en 1795.

Journal Courrier de l'Escaut du 23 novembre 1870

Les Prussiens, en quittant Neuville et This (ils venaient de Boulzicourt, sur la ligne de Mézières à Rhetel, où ils ont un camp), ont pris la route de Clawy. Là les principales maisons ont été pillées, le village de Neufmaison a subi le même sort.

Sirault Neufmaison Villerot

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