La Seconde Guerre mondiale à Villerot
Libération de Villerot le 4 septembre 1944
Le lundi 4 septembre, aux premières heures du jour, un ciel bas et pluvieux pesait sur Villerot. Vers six heures du matin, un groupe d’environ 80 soldats allemands, marchant au pas cadencé et en bon ordre, gravit le chemin reliant la place du village à la ferme Taulet, située rue Billemont. Il semble qu’ils cherchaient un moment de repos. Parmi eux se trouvait un officier à l’allure plutôt affable, contrastant avec un gradé SS particulièrement nerveux et agité.
Cette halte, en apparence anodine et sans comportement hostile, laissait toutefois planer un doute : ne cachait-elle pas autre chose ?
Villerot, entouré de bois, d’étangs et du lieu-dit "Trous à l’terre", offrait un cadre idéal pour l’implantation d’un maquis. Et de fait, des résistants y avaient établi leur base, partant régulièrement en mission depuis ce repli stratégique.
À cette époque, Maria Moulin, âgée de 25 ans, enseignait à l’école de Villerot. Elle vivait avec son père et sa sœur, dans une maison voisine de celle de la famille Delattre. Leur fils Marcel, alors âgé de 17 ans, est aujourd’hui commissaire de police à Saint-Ghislain. Ces deux habitations faisaient face à la ferme Taulet.
Craignant qu’un résistant, ignorant la présence de cette troupe allemande, ne se montre dans le village au risque de provoquer un drame, Maria décida d’agir. Suivant son instinct et guidée par sa bienveillance, elle quitta discrètement la maison par le jardin pour aller avertir M. Dubar, agent de liaison des résistants. Elle le mit en garde et l’exhorta à la plus grande prudence.
Sa mission accomplie, Maria regagna silencieusement son domicile par le même chemin.
Peu de temps après, un groupe important de résistants encercla la ferme et lança l’assaut.
Des échanges de tirs éclatèrent rapidement : la bataille était engagée. Des fusillades nourries retentissaient de part et d’autre, rompant le calme matinal du village.
À 8 h 45, un premier char américain fit son apparition sur la place, arrivant depuis la direction du Tertre. Sans tarder, il entra en action, apportant un soutien décisif aux résistants. La pression devint rapidement insoutenable pour les troupes allemandes retranchées dans la ferme.
Après quelques salves bien ciblées, les Allemands, qui comptaient déjà deux morts et quatre blessés, finirent par capituler. En signe de reddition, un drapeau blanc fut brandi à travers le toit de la ferme.
L'affrontement, aussi bref qu’intense, prit fin rapidement. Les soldats allemands faits prisonniers furent conduits vers l’arrière à bord de camions, tandis que les blessés étaient évacués en ambulance.
Sirault Neufmaison Villerot
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