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Bériot, Georges


Né à Sirault le 27 juin 1928


En 1942, Georges Bériot termine son quatrième degré primaire. Il poursuit ses études à l’école d’Hornu, avant de fréquenter l’Université du Travail (UR) de Charleroi. Il est encore un jeune garçon lorsque la Seconde Guerre mondiale bouleverse sa vie et celle de sa famille.

« Quand les Allemands sont arrivés en 40, quelques Siraultois, dont mon père Albert, électricien de métier, se sont réunis pour former un groupe de patriotes », confiait Georges, non sans émotion dans la voix.
« Mon père n’aimait pas les Allemands. Il avait connu les horreurs de la Première Guerre mondiale, et ces souvenirs restaient gravés dans les mémoires. »

Très jeune, Georges est entraîné dans l’ombre de la Résistance. En culottes courtes, il transporte des tracts et messages secrets, au péril de sa sécurité. Sa mère, Julia Danneau, est rongée d’inquiétude. Albert, quant à lui, ne rêvait que d’une chose : voir les Allemands rentrer chez eux au plus vite. Il envisage même de rejoindre la Résistance en Angleterre, projet qui ne se réalisera jamais.

Une vie de résistance
Albert Bériot n’en reste pas moins actif. Le 21 juillet 1943, dans la nuit de la fête nationale, il pose un acte symbolique et audacieux : il hisse le drapeau belge au sommet d’un poteau téléphonique, route de Leuze à Sirault, au nez et à la barbe de l’occupant. Il est officiellement reconnu résistant armé du 1er mai au 1er septembre 1944. Dès février 1942, il intègre le célèbre groupe G, en tant que saboteur. Grâce à ses compétences d’électricien, il est envoyé à l’aérodrome de Chièvres, où ses renseignements techniques se révèlent d’une importance capitale pour la Résistance.

Mais un drame se prépare.

L’ultime mission
Dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1944, surpris par l’avance rapide des troupes alliées, Albert reçoit un message personnel codé par la BBC :

« Les bégonias ne fleuriront pas ce soir à Masnuy, par les sentiers et le bois. »

Mais avant qu’il puisse agir, Albert Bériot et son camarade Pol Gigot sont capturés dans les bois de Baudour. Georges raconte :

« Les SS n’ont pas cherché à les interroger. Ils les ont exécutés froidement. Une stèle commémorative leur rend hommage, mais à l’époque, nous n’avons rien su tout de suite. »

Pendant six semaines, l’angoisse est insoutenable. La famille consulte même un radiesthésiste dans l’espoir de localiser Albert. Ce sont deux braconniers qui, par hasard, retrouvent finalement leurs corps dans une fosse de fusillés, à Nimy, le 21 octobre 1944.

« Papa n’était pas armé quand il a été pris. Il avait jeté son pistolet en entendant des bruits de bottes. Il était 20h50. Le couvre-feu était à 21h. Il n’avait rien fait. Son seul tort était d’être là, à ce moment-là... »

Une vie brisée, mais debout
La perte d’Albert plonge Georges dans une douleur profonde.

« Ce fut un véritable désarroi. Il fallait survivre, aider maman, qui était veuve et gravement malade. »

Diplômé en juin 1944, il trouve du travail à l’usine Carbo, à proximité de Sirault. Il cumule travail et cours du soir, avant d’être appelé pour le service militaire. Une ironie cruelle, lui, fils de résistant exécuté, doit servir sous les drapeaux. Grâce à une dérogation, il peut le faire à Mons, ce qui lui permet de terminer ses études et d’obtenir un graduat de technicien en électricité.

« Une autre vie commençait enfin... » disait-il.

Le devoir de mémoire
Discret, humble, Georges n’a jamais cherché les projecteurs.

« J’ai toujours participé aux commémorations du 21 juillet et du 11 novembre. Mais je suis toujours resté en retrait. Il faut rester humble dans ses actes. J’en parle, mais je ne m’en vante pas. »

Georges Bériot s’est éteint le 4 juin 2023, à l’âge de 94 ans, emportant avec lui le souvenir vivant d’une époque sombre, mais aussi le témoignage précieux d’un engagement familial profond pour la liberté.

De gauche à droite Albert Bériot, Georges Bériot, Zoé Bleau, Louis Deltenre, et ?

Bériot Georges résistant en 1944 à l'âge de 16 ans

De gauche à droite

Mangelinckx Didier, Bériot Georges, Saussez Ghislain et Laubin Pascal

Commémoration du 11 novembre 2017 à Sirault : un hommage vibrant à la mémoire des résistants


Le samedi 11 novembre 2017, à l’occasion des commémorations de l’Armistice, la commune de Sirault a rendu un hommage particulièrement émouvant aux héros locaux de la Seconde Guerre mondiale, lors d’une cérémonie empreinte de solennité et de respect.

Devant le monument aux morts, en présence des autorités communales, d’anciens combattants, de citoyens, de jeunes, ainsi que des membres des familles des résistants, un moment fort de reconnaissance a marqué cette matinée de mémoire : Monsieur Georges Bériot a été officiellement décoré des médailles de Résistant et de Combattant de la Seconde Guerre mondiale.

Fils d’Albert Bériot, figure emblématique de la Résistance à Sirault, exécuté par les forces d’occupation nazies en septembre 1944, Georges a lui-même joué, dès son plus jeune âge, un rôle discret mais courageux dans les réseaux patriotiques. Il fut notamment agent de liaison, transmettant des tracts et des messages au péril de sa vie. Son engagement dans la préservation de la mémoire et son humilité constante malgré les épreuves lui ont valu le respect unanime de la communauté.

Au cours de la cérémonie, un hommage particulier a également été rendu à Madame Georgette Bricq, l’une des dernières femmes résistantes de Sirault, dont le rôle courageux au sein du même réseau que Jean Dehon – devenu son époux après la guerre – est resté dans les mémoires des anciens, bien que peu évoqué dans les récits officiels.

« Il est essentiel de se souvenir, non seulement des grandes figures, mais aussi de toutes celles et ceux, souvent restés dans l’ombre, qui ont contribué à la libération de notre pays », a souligné un représentant communal dans son discours.

Cette cérémonie fut aussi l’occasion de rappeler que plusieurs rues de Sirault portent les noms de résistants, immortalisant ainsi leur sacrifice dans la mémoire urbaine du village. Cependant, comme cela fut évoqué avec une certaine émotion, aucune rue ne porte encore le nom d’une femme résistante, alors même qu’au moins cinq d’entre elles ont activement pris part aux actions de la Résistance à Sirault.

L’émotion était palpable chez les participants, particulièrement lors de la minute de silence, suivie de la Brabançonne. Des gerbes de fleurs furent déposées au pied du monument, et les drapeaux s’inclinèrent en hommage aux victimes de la guerre et à ceux qui ont défendu les valeurs de liberté, de justice et de courage.

La cérémonie s’est clôturée par un moment de convivialité à la salle communale, permettant aux plus jeunes d’échanger avec les anciens et d’entendre, peut-être pour la première fois, ces histoires de bravoure et de dignité qui ont façonné l’histoire de leur village.

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