Lenoir, Emile

Né à Sirault le 1er février 1893

Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il servit avec honneur au grade de sergent, faisant preuve d’un courage remarquable qui lui valut plusieurs distinctions militaires. Son engagement sur les champs de bataille, sa droiture et sa ténacité furent le reflet d’un patriotisme sincère et profond, forgé dans les épreuves du front.

Il fut aussi le père de Jean Lenoir, jeune résistant tombé pour la patrie à Sirault le 4 septembre 1944, et d’André Lenoir, également engagé dans la lutte clandestine au sein de l’Armée Secrète de Belgique (A.S.B.). La famille tout entière était ainsi impliquée dans la Résistance, prête à tout sacrifier pour défendre les valeurs de liberté, de justice et de dignité humaine.

Le 10 août 1944, alors que la guerre approchait de son dénouement, une perquisition fut menée à son domicile par des collaborateurs travaillant pour l’occupant nazi. Durant cette fouille, des documents compromettants liés aux activités de la Résistance furent découverts. Ses fils étant absents, il ne chercha pas à se justifier ni à fuir : il prit sur lui la responsabilité, se sacrifiant pour les siens. Il fut immédiatement arrêté, transféré à la prison de Mons, puis inclus dans le dernier convoi de déportation organisé par l’occupant avant la libération de la Belgique.

Envoyé en Allemagne, il disparut sans laisser de traces pendant plusieurs mois. Sa famille, rongée par l’inquiétude et l’attente, n’eut aucune nouvelle jusqu’au jour tragique où elle apprit son décès au camp de concentration de Mauthausen, le 17 mars 1945. Il y perdit la vie, victime de la barbarie nazie, moins de deux mois avant la fin du conflit.

Pendant quatre années, il avait résisté sans relâche à l’occupation, fidèle à ses principes, à son pays, et à la mémoire des combats qu’il avait déjà menés un quart de siècle plus tôt. Vingt-cinq ans après la Première Guerre mondiale, l’ennemi se dressa de nouveau devant lui. Malgré son âge, il choisit de ne pas fuir, de ne pas se cacher, mais de rester fidèle à sa conscience. En véritable patriote, il se sacrifia pour protéger ses enfants, incarnant jusqu’au bout le courage silencieux et l’amour inébranlable d’un père.

Figure emblématique de la Résistance à Sirault, il est demeuré dans la mémoire collective comme un homme d’une loyauté inébranlable et d’une grande générosité. Exemplaire en tant que père, il aura donné ce qu’il avait de plus précieux : sa vie, pour que vivent les siens et que triomphe la liberté.

Aujourd’hui, une rue de Sirault porte fièrement son nom, rendant hommage à ce héros discret, à cet homme simple et juste dont le sacrifice continue d’inspirer respect et reconnaissance.