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La gare de Neufmaison


La ligne de chemin de fer reliant Saint-Ghislain à Ath constitue une infrastructure majeure qui traverse la localité de Neufmaison du sud au nord, marquant profondément le développement économique et social de cette région. Cette ligne fut inaugurée en 1879, mais son ouverture ne se fit pas en une seule fois. En effet, elle fut mise en service en deux tronçons distincts. Le premier tronçon, reliant Vaudignies à Ath, fut opérationnel avant le second, en raison d’un incident technique majeur : un éboulement survenu dans la tranchée de Villerot, qui retarda la continuité du chemin de fer.

Au début de son exploitation, le réseau ferroviaire ne comportait qu’une seule halte destinée à desservir à la fois Vaudignies et Neufmaison. Cette halte, située en périphérie, ne permettait pas un accès direct au cœur de la commune de Neufmaison, obligeant les habitants à se déplacer vers cette station pour embarquer ou débarquer. Pendant plusieurs années, ce système fonctionna ainsi, constituant toutefois une amélioration considérable par rapport aux modes de transport précédents, souvent lents et peu fiables.

Toutefois, avec le développement de la localité et l’accroissement de sa population, la nécessité d’un point d’arrêt plus central se fit sentir. C’est en 1894 qu’un point d’arrêt fut finalement établi au centre même de la commune, offrant ainsi aux habitants un accès beaucoup plus pratique et direct à la ligne ferroviaire. Cette nouvelle halte au cœur de Neufmaison permit un essor du trafic local, facilitant non seulement les déplacements des voyageurs, mais également le transport de marchandises, ce qui favorisa l’économie locale.

Cette halte centrale prit une importance croissante au fil des décennies, devenant un lieu d’échanges animé, un point de convergence pour les habitants, les commerçants et les travailleurs. Elle permit aussi à Neufmaison de mieux s’intégrer dans le réseau régional, offrant une liaison plus rapide vers les grandes villes voisines et contribuant au dynamisme de la commune.

C’est en 1934 que ce point d’arrêt central acquit un statut plus officiel et reconnu dans le réseau ferroviaire, consolidant son rôle stratégique dans les communications de la région. Ce développement s’inscrivait dans une période où le chemin de fer jouait un rôle crucial dans la mobilité, bien avant l’avènement massif de la voiture individuelle.

L’ancienne gare de Neufmaison, modeste par sa taille mais riche de son histoire, reste aujourd’hui un témoignage tangible de cette époque où le train représentait une véritable artère vitale pour la vie économique et sociale locale. Elle symbolise aussi les efforts déployés par les communautés rurales pour se relier au monde plus large, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités, à l’échange et au progrès.

Au fil du temps, bien que les modes de transport aient évolué et que le rôle des petites gares ait diminué, la mémoire de cette ligne ferroviaire et de la gare de Neufmaison demeure ancrée dans la mémoire collective de la population, rappelant une époque où le chemin de fer était synonyme de modernité et de connexion entre les territoires.

Le Soir du 16 mai 1908

Une affreuse découverte a été faite hier soir le long de ligne de Saint-Ghislain à Ath.
Des ouvriers piocheurs sont occupés à la réfection de cette ligne, entre les villages de Neufmaison et de Vaudignies-Neufmaison à un droit où le chemin de fer traverse le bois dit de « Baudour ».
Un ouvrier en donnant un coup de pioche amena un morceau de linge, puis un second, intrigué, il fouilla la terre et à sa grande stupeur, mit à jour le cadavre d’un enfant nouveau-né, le corps entièrement décomposé, était entouré de linges.
L’ouvrier continua ses recherches, bientôt il retirait un nouveau paquet de linge semblable au premier, quel ne fut pas son effroi lorsqu’il y aperçut un second petit corps en pleine décomposition. C’était également celui d’un nouveau-né.
Les deux petits corps étaient enveloppés de linge de même provenance, semble-t-il, on n’y a pu découvrir aucune marque spéciale. Il a été pour le moment du moins, impossible de préciser le sexe des deux petits êtres. Les deux cadavres avaient été enfouis sur le dos dans le remblai sur lequel la voie est posée, à proximité des billes.
Le parquet de Mons a été aussitôt prévenu, il est parti ce matin accompagné de deux médecins légistes.
Lorsque les magistrats sont arrivés, la gendarmerie de Chièvres sur les indications des habitants de Vaudignies, avait déjà procédé à une arrestation, celle d’une cabaretière de la localité, Elise, Mahieu âgée de 30 ans.
Le jardin attenant à l’établissement de cette femme donne sur le chemin de fer. Dès que la sinistre découverte fut connue, la rumeur publique accusa la tenancière du cabaret. Celle-ci aurait mis au monde, clandestinement, il y a un an, deux enfants, une fillette et un petit garçon, et les aurait enterrés vivants.
Cette pénible affaire provoque dans toute la région un indicible émoi.

Sirault Neufmaison Villerot

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