Préhistoire
Age de la pierre taillée (paléolithique)
Le Paléolithique constitue la première et la plus longue période de la Préhistoire, s’étendant sur plusieurs centaines de milliers d’années, presque en parallèle avec le Pléistocène. Durant cette ère, les humains vivaient essentiellement comme chasseurs-cueilleurs, se déplaçant pour suivre le gibier et récolter les ressources naturelles nécessaires à leur survie.
L’Âge paléolithique s’étend environ de 200 000 à 10 000 ans avant notre ère, tandis que le Néolithique débute entre 10 200 et 3 000 ans avant J.-C. Cette dernière période marque une transition majeure avec le développement de l’agriculture, de l’élevage, et de la sédentarisation.
Au hameau du Happart, des traces de cette très lointaine époque ont été mises au jour. Des fouilles archéologiques ont révélé divers objets taillés dans la pierre, tels que des perçoirs, des grattoirs, et des couteaux, témoignant d’une présence humaine dès l’âge de la pierre taillée. Les habitants de cette époque vivaient dans des excavations creusées dans les flancs de la butte, ce qui leur offrait un abri naturel. Leur mode de vie reposait sur la chasse du gibier environnant, dont ils se nourrissaient, ainsi que sur l’utilisation des peaux d’animaux pour se vêtir.
En revanche, à ce jour, aucune trace archéologique datant de l’âge du bronze ni de l’âge du fer n’a été retrouvée dans la région, ce qui laisse à penser que le site du Happart n’a pas été occupé ou fréquenté de manière significative pendant ces périodes ultérieures.
Le grattoir est un outil largement utilisé depuis le Paléolithique jusqu’au Néolithique. Parmi les découvertes faites à Sirault, au Happart, on compte notamment un biface, témoignage précieux de ces périodes anciennes.
Romain
Au Trieu-Bouleux, des fouilles ont mis au jour deux sépultures anciennes, constituées de dalles et surmontées d’un monument votif en pierre provenant de Stambruges. Ces tombes renfermaient chacune une urne contenant des ossements, ainsi qu’un miroir en métal, précieux témoignage des rites funéraires de l’époque. À l’ouest de ce monument funéraire, les archéologues ont également découvert une pièce de monnaie datant du règne d’Antonin le Pieux, frappée sous Marc Aurèle, ce qui permet de situer ce site dans la période de l’Empire romain.
Par ailleurs, au hameau du Cavin, des vestiges d’un four à chaux ont été identifiés, témoignant d’une activité industrielle ancienne. On y a également retrouvé des fragments de tuiles « Tegulae », caractéristiques de la construction romaine, soulignant l’importance économique et technique de cette région à l’époque antique.
Les tegulae sont des tuiles romaines datant du 1er ou 2ᵉ siècle après Jésus-Christ, découvertes à Sirault. Dans l’Antiquité, la tegula était une tuile plate utilisée pour couvrir les toits. Elle était généralement fabriquée en argile cuite au four, mais dans certains édifices luxueux, on en trouvait aussi en marbre, en bronze, voire même dorées.
La loi de Sirault, octroyée par l'abbé de Saint Amand
Le blason de Sirault se compose de deux parties distinctes, évoquant à la fois son histoire et son identité. À dextre, sur fond d’or, figure une puissante aigle déployée en noir, aux serres, bec et pattes rouges, symbole de force, de vigilance et de souveraineté. Cette aigle majestueuse incarne la protection et la vigilance du village. À senestre, le champ d’azur est parsemé sans nombre de fleurs de lys d’or, rappelant les liens historiques avec la royauté française et témoignant d’un héritage noble et prestigieux. Ce blason riche en symboles reflète ainsi les racines profondes et la fierté de la commune de Sirault.
(Texte en vieux français)
1239, sentence contre les hommes de Sirault
En 881, Louis le Pieux ou Louis le Débonnaire avait donné à l'abbaye de Saint Amand le village de Sirault (Siriacum)
Au XIIème, cette bourgade forme une paroisse du doyenné de Chièvres.
L'avouerie ou patronage laïque de Sirault avait été, paraît-il, conféré en fief au seigneur Jauche.
Mais au XIIIème siècle, cette avouerie est achetée par l'abbaye de Saint Amand. Ici commence l'acte de for jugement ou sentence solennelle qui va suivre. Elle est intitulée "For jugement des hommes de Sirault de corps, de loi et d'avoir.
En 1237, Watier, abbé de Saint Amand, vient à Sirault, déclare aux hommes du lieu mandés devant lui qu'il a acquis l'avouerie de Sirault du seigneur Jauche, qui en était l'avoué, il les requiert de venir à l'aiuve, ou rédaction du contrat d'achat. Ces hommes refusent. L'abbé leur défend alors d'aller désormais dans ses bois et ses éteules. Après s'ètre consultés, les hommes de Sirault prétendent que le bois est à eux. Sur cette prétention, l'abbé les somme de donner caution pour amender le Clain ou fausse réclamation qu'ils font ainsi d'un tréfond de Saint- Amand. Fâché de leur refus, l'abbé veut les faire arrêter, mais ils emploient la force envers lui, l'insultent, frappent le palefroi sur lequel il était monté et brisent son paufit.
A la suite de ces outrages, l'abbé fait à quatre reprises ajourné les délinquants, qui toujours font défaut. L'abbé requiert alors les hommes de sa Cour de dire droit sur cette affaire. Les juges, embarrassés, disent qu'ils ne le savent faire et prient l'abbé de renforcer sa Cour ou de les faires conduire à l'enquête, pour s'informer de la loi du pays. Les prud'hommes consultés sont d'avis qu'on doit for jurer les inculpés de corps, de loi et d'avoir, que ceux qui étaient alors absents du pays doivent être mis hors de Cour, à moins qu'ils ne se soient depuis réunis aux coupables. La Cour de l'abbé, tenue solennellement, adopte cet avis et, en conséquence, forjuge les hommes de Sirault de corps, de loi et d'avoir pour le forfait devant dit.
A ce jugement prennent part les seigneurs d'Audenarden de Mortagne, de Landas, de la Hamaïde, de Thun, de Sin, d’Hellemmes, de Leitliu, du Rosult, de Rosière et de Frechies, tous vasseaux de Saint-Amand.
Ainsi frappés par cette sentence, les hommes de Sirault sont réduits à s'en remettre à la volonté de l'abbé, qui leur fait défense d'aller dans son bois et d'y conduire leurs animaux. Voyant en même temps qu'il y avait lieu de corriger la loi de Sirault, il la modifie en plusieurs articles, se réservant de l'amender de nouveau en temps et lieu.
1239, loi de Sirault, octroyée par l'abbé de Saint Amand
La première rédaction de la loi de Sirault mise au jour par l'abbé de Saint- Amand, en 1239, comprend 20 articles. Quelques-unes de ces dispositions soulèvent, paraît-il, des difficultés, car, en 1242, il en est fait un nouveau texte, auquel est jointe une espèce de règlement relatif au bois de Sirault.
1242, nouvelle loi de Sirault, émanée de l'abbé de Saint Amand
La première partie de cette loi contient 20 articles. Les deux premiers prononcent des peines contre les injures, les coups et les blessures. Suivant l'article 3, ces faits doivent être prouvés par deux hommes, ou par un homme et par une femme. L'article 4 fixe la part du seigneur dans les amendes. Aux termes de l'article 5, le seigneur doit commander à l'offenseur et au plaignant de garder la paix à l'avenir, sous peine de leur corps et de leur avoir. S'ils ne le veulent faire, il peut mettre la main sur eux et sur ce qu'ils possèdent, jusqu'à ce qu'ils obéissent. Article 6, quand ce sont des femmes qui s'injurient, deux femmes de bon renom peuvent rendre témoignage. Article 7, celui qui se plaint d'un méfait, à défaut de témoins, le prouve par son serment. L'inculpé doit contredire en jurant, lui troisième, ou payer l'amende. Article 8, l'homme requis par la justice de prêter main forte et qui refuse en est à 60 sous. Article 9, lorsqu'un étranger maltraite un homme de la ville, celui-ci peut requérir tout autre habitant de lui venir en aide, et qui ne le fait en est à 60 sous. Article 10, le seigneur fait les bans par le conseil des échevins. Article 11, quand le seigneur perçoit sa rente, ce doit être par les échevins. Article 12, celui qui dégrade le chemin doit le réparer et payer cinq sous. Article 13, le démenti donné aux échevins entraîne onze livres six deniers d'amende, 24 sols pour chaque échevin, le surplus pour le seigneur. Article 14, amendes contre les revendications mal fondées d'immeubles et de châteaux, et contre les fausses plaintes. Article 15, répression des voies de fait envers le prévôt, le mayeur et tout autre homme. Article 16, l'habitant qui amène un étranger, répond des méfaits de celui-ci. Article 17, le seigneur peut renouveler les échevins tous les trois ans d'exercice, l'échevin peut être révoqué pour méfait, s'il en est convaincu par ses pairs. Articles 19, les hommes doivent marcher pour défendre l'abbé et la terre de Saint Amand, sous peine de 20 sous d'amende. Article 20, quand l'abbé vient coucher à Sirault, la ville lui doit douze literies, comme anciennement. En qualité de seigneur, il peut en prendre plus s'il en a besoin.
La seconde partie de cette charte contient des dispositions d'un autre genre. Les habitants renoncent au bois du marais, sauf le pâturage pour leurs chevaux un an après la coupe. Puis viennent des articles qui répriment les délits forestiers. La charte se termine par quelques stipulations sur l'usage du bois.
Charlemagne et Louis le Pieux
(Source Wikimedia Commons)
Sirault Neufmaison Villerot
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