Les fermes de Sirault
À Sirault, l’agriculture a toujours occupé une place essentielle dans la vie locale, avec une diversité de cultures adaptées au sol et au climat de la région. Parmi les principales plantes cultivées, on trouvait autrefois le colza, dont les graines servaient à produire de l’huile précieuse pour la cuisine et l’éclairage. La camomille, reconnue pour ses propriétés médicinales et apaisantes, poussait également dans les champs de Sirault, récoltée pour la fabrication de tisanes et remèdes traditionnels.
Le pavot, plante à la fois décorative et utile, était cultivé pour ses graines ainsi que pour ses usages pharmaceutiques. Le houblon, indispensable dans la fabrication de la bière, était autrefois une culture importante à Sirault, contribuant à l’économie locale. Cependant, avec le temps, la culture du houblon a progressivement disparu de la région, remplacée par d’autres activités agricoles ou industrielles.
Ces cultures témoignent d’un passé agricole riche et varié, qui a façonné le paysage rural de Sirault tout en répondant aux besoins économiques et domestiques de ses habitants. Aujourd’hui, bien que certaines de ces cultures aient disparu ou diminué, leur souvenir reste ancré dans la mémoire collective et l’histoire du village.
Journal de Bruxelles du 14 juillet 1900
La commune de Sirault est continuellement le théâtre de méfaits de tous genres et les incendies y sont très fréquents. Une mesure spéciale a dû être prise. A la demande de l'administration communale, des fusils du dépôt d'armes du gouvernement provincial du Hainaut ont dû être mis à sa disposition pour organiser des patrouilles permanentes.
Néanmoins les sinistres se perpétuent. Durant la nuit de dimanche à lundi, on a essayé d'incendier cinq petites fermes, deux d'entre elles ont été en partie détruites. C'est à des tas de paille déposés à dessein dans les étables et les granges que les malfaiteurs ont mis le feu. On se perd en conjectures sur ce qui peut pousser certains individus à se rendre coupables d'actes criminels de ce genre. Une instruction a été ouverte immédiatement.
Ferme à la Croix Caillaux
Ferme Solbecq (dit ruisseau boueux) rue de Beloeil 90
Cette ferme, jadis propriété de la prestigieuse famille des Princes de Ligne, tire son origine d’un héritage transmis par d’Arconati Joseph, rentier établi à Bruxelles. Située à environ 300 mètres à l’est de la route menant à Leuze, elle se distingue par son imposante grange au toit pointu, vestige d’une époque où ce dernier était recouvert de chaume, un matériau traditionnel largement utilisé pour ses qualités isolantes.
La ferme arbore fièrement sur sa façade une inscription en briques qui indique la date de 1711, témoignant ainsi de son ancienneté et de son importance historique dans la région. Ce bâtiment rural, typique de l’architecture agricole de l’époque, reflète à la fois le savoir-faire local et le patrimoine des grandes familles nobles qui détenaient ces terres.
Au fil des siècles, la ferme a su conserver son charme rustique tout en s’inscrivant dans le paysage agricole environnant, marquant durablement l’histoire et la culture de Sirault. Sa taille impressionnante et son architecture caractéristique en font un témoignage vivant du passé rural et aristocratique de la région.
Document Descamps Paul
Ferme Jean Bastié
La ferme du Grand Point du Jour, située dans ce hameau pittoresque, est un témoin remarquable du passé agricole de la région. Datant vraisemblablement du XVIIe siècle, elle porte en elle plusieurs siècles d’histoire rurale et témoigne des modes de vie et des activités économiques d’antan.
Autrefois, cette ferme était étroitement liée au moulin disparu qui appartenait au même domaine. Ce moulin, aujourd’hui disparu, jouait un rôle crucial dans la vie quotidienne des habitants, servant à moudre le grain récolté dans les champs environnants et soutenant ainsi l’économie locale. La proximité entre la ferme et le moulin illustre bien l’organisation traditionnelle des exploitations agricoles de l’époque, où la production et la transformation des céréales se faisaient à proximité immédiate.
La ferme elle-même, avec son architecture robuste et ses matériaux anciens, reflète les techniques de construction utilisées aux XVIIe et XVIIIe siècles, conçues pour résister au temps et aux intempéries. Ses murs épais, ses poutres apparentes et ses toits en pente sont autant d’éléments qui racontent l’histoire d’un habitat paysan, adapté aux exigences d’un mode de vie centré sur l’agriculture.
Le Grand Point du Jour, où elle se trouve, était autrefois un lieu stratégique pour la région, et cette ferme en constitue l’un des rares vestiges encore visibles. À travers ses pierres, elle évoque le travail, les saisons, mais aussi la vie des familles qui s’y sont succédé, participant ainsi à la richesse patrimoniale de Sirault.
Aujourd’hui, bien que le moulin ait disparu, la ferme demeure un précieux témoignage du passé rural et une illustration vivante de l’histoire agricole locale, invitant à la réflexion sur le lien entre patrimoine et mémoire collective.
Ferme Charles Durieux
La ferme du Happart, située au cœur de ce hameau pittoresque, est un précieux témoignage de l’architecture rurale du XVIIIe siècle. Érigée à la bifurcation de deux routes anciennes, elle occupe une position stratégique qui témoigne de l’importance qu’avait ce carrefour dans la vie locale, à la fois pour le passage des habitants et le commerce régional.
Cette ferme s’oriente vers l’est, profitant pleinement de l’ensoleillement matinal, ce qui était sans doute recherché pour le confort des habitants ainsi que pour certaines activités agricoles. Sa façade principale est particulièrement remarquable : elle est soigneusement découpée en quatre fenêtres régulières, chacune équipée de châssis d’époque qui ont su traverser les siècles. Ces fenêtres, grandes et bien proportionnées, sont accompagnées de huit volets en bois peints en vert, une couleur traditionnelle qui confère à l’ensemble une élégance simple et authentique.
La construction elle-même témoigne d’un savoir-faire ancien. Les murs robustes en pierre ou en brique, soigneusement assemblés, sont typiques des fermes rurales de la région, conçues pour durer et protéger les habitants contre les rigueurs du climat. Le toit, probablement en tuiles, complète cette image d’une ferme solide et fonctionnelle, alliant esthétique et utilité.
Au fil des années, cette ferme a certainement été le centre d’une activité agricole intense. Elle accueillait non seulement les familles qui y vivaient, mais aussi les outils et récoltes nécessaires à la vie paysanne. Sa situation à une jonction de routes en faisait un point de passage important, un lieu d’échanges et de rencontres au sein de la communauté.
Aujourd’hui, la ferme du Happart continue de raconter l’histoire d’un mode de vie ancien, rappelant les traditions agricoles et la vie quotidienne des habitants de Sirault au XVIIIe siècle. Elle est un témoignage vivant du passé rural, un élément essentiel du patrimoine local qui invite à découvrir et à préserver la richesse historique de la région.
Ferme du Garde
La ferme, bâtie au cœur d’une zone boisée, se trouve aux abords du charmant bois des Beauduins, un endroit paisible et propice à la tranquillité, loin de l’agitation des villages. Cette situation isolée lui confère un caractère singulier, en harmonie avec la nature environnante, mêlant le travail agricole à la sérénité des paysages forestiers.
Les bâtiments qui composent la ferme sont principalement édifiés en moellons rouges provenant de Grandglise, une pierre locale réputée pour sa robustesse et sa teinte chaleureuse qui s’intègre parfaitement au décor naturel. Certaines parties des façades sont également recouvertes d’un crépi, qui a sans doute été appliqué au fil des années pour protéger la maçonnerie ou pour des raisons esthétiques. Cette combinaison de matériaux donne à l’ensemble une allure à la fois rustique et élégante, témoignant d’une construction soignée et durable.
À l’intérieur, la ferme réserve de belles surprises. On découvre de vastes caves voûtées, idéales pour conserver les denrées alimentaires ou le vin dans des conditions optimales de fraîcheur. Ces espaces souterrains, typiques des fermes anciennes, témoignent du savoir-faire traditionnel dans l’art de préserver les récoltes. De plus, plusieurs salles basses sont aménagées avec goût ; l’une d’elles se distingue particulièrement par sa grande cheminée en pierre, véritable pièce maîtresse, sculptée avec finesse, qui illustre l’importance du foyer dans la vie quotidienne des habitants.
Un détail architectural intéressant se trouve aux abords de la porte d’entrée : deux colonnes en pierre supportent un chapiteau qui encadre le seuil. Sur la colonne de droite, on peut lire la date gravée, 1763, qui indique sans doute l’année de construction ou de rénovation majeure de la ferme. Sur la colonne de gauche, l’inscription « 7A JULII » est également visible, suggérant une date précise, le 7 juillet, probablement liée à un événement important pour les propriétaires ou pour la communauté locale.
Cette ferme, par son architecture et ses détails historiques, raconte une histoire riche, celle d’un lieu habité et travaillé depuis plusieurs siècles, où le passé est encore palpable dans chaque pierre. Elle représente un témoignage précieux du patrimoine rural, invitant à la découverte et à la préservation de ce qui fait la richesse culturelle et historique de la région.
Ferme du Marc
La ferme située au Moulin à Papier est un remarquable témoignage du passé rural et industriel de la région, caractérisée par une architecture qui lui confère un charme particulier, presque féodal. Dès l’approche, ses murs d’enceinte épais et robustes imposent une impression de solidité et de protection, rappelant les constructions fortifiées d’antan. Ce caractère défensif est renforcé par un porche d’entrée orné de lourds battants en bois massif, qui évoquent la puissance et la durabilité des bâtiments anciens.
À l’intérieur de cette ferme, les étables sombres et profondes, couvertes de grandes voûtes, accentuent cette atmosphère médiévale. Ces espaces voûtés, autrefois destinés à abriter le bétail, témoignent d’un savoir-faire architectural ancien, conçu pour assurer la robustesse tout en optimisant la résistance au temps et aux intempéries. L’ensemble du bâtiment dégage ainsi une impression d’authenticité, transportant l’imaginaire vers une époque où la vie paysanne se mêlait à une certaine rudesse, et où les bâtiments ruraux servaient à la fois d’habitat, de refuge et de centre d’activités agricoles.
Malheureusement, cette ferme historique a subi de lourds dégâts au cours de la Première Guerre mondiale. Lors de la retraite des troupes allemandes en 1918, une mine explosa, causant presque la destruction complète de sa grange. Ce choc violent n’a pas seulement marqué la structure elle-même, mais aussi la mémoire collective des habitants, qui virent disparaître une partie importante de leur patrimoine. Cependant, la volonté de préserver ce symbole du passé fut forte, et c’est en 1935 que la grange fut entièrement reconstruite, redonnant à la ferme son allure et sa fonction d’origine.
Aujourd’hui, cette ferme du Moulin à Papier continue de fasciner par son architecture imposante et son histoire riche, incarnant la résilience et l’attachement à la tradition rurale dans un paysage qui a vu bien des transformations au fil des siècles. Son caractère féodal, visible dans chaque pierre et chaque voûte, en fait un lieu chargé d’histoire, rappelant à la fois la vie paysanne d’autrefois et les épreuves traversées par la région lors des grands conflits du XXe siècle.
Ferme du Moulin à papier ou Ferme du Moulin Lanthoine
Cette ferme se distingue par la remarquable diversité de ses constructions, tant par leur répartition harmonieuse sur le terrain que par la variété des matériaux utilisés dans leur édification. En effet, elle ne se présente pas comme un simple bâtiment unique, mais plutôt comme un ensemble complexe constitué d’une série d’adjonctions et d’agrandissements successifs, qui témoignent de son évolution au fil du temps. Ces différentes parties, construites entre 1776 et 1778, reflètent les besoins changeants de ses occupants ainsi que les techniques architecturales et les ressources locales disponibles à cette époque.
Chaque extension semble avoir été pensée pour répondre à une fonction précise, que ce soit pour l’habitation, le stockage des récoltes ou l’abri du bétail, donnant ainsi à l’ensemble un caractère vivant et évolutif. On remarque ainsi une combinaison harmonieuse de murs en pierre, de moellons, de briques et parfois même de bois, qui confèrent à la ferme une richesse visuelle et une texture unique. Cette variété des matériaux n’est pas seulement esthétique, elle témoigne aussi des adaptations aux conditions environnementales locales et des savoir-faire artisanaux maîtrisés par les bâtisseurs de l’époque.
L’organisation des bâtiments autour d’une cour centrale ou d’espaces ouverts souligne par ailleurs une volonté de fonctionnalité, facilitant les activités agricoles quotidiennes tout en assurant un certain confort de vie. Cette juxtaposition de constructions anciennes et de plus récentes, intégrées avec soin, offre une lecture fascinante de l’histoire de la ferme et de la région, où chaque pierre semble raconter une partie de son passé.
Ainsi, cet ensemble architectural, fruit de plusieurs années de travaux et d’aménagements, se présente aujourd’hui comme un témoignage précieux du patrimoine rural du XVIIIe siècle, illustrant parfaitement comment les constructions agricoles pouvaient évoluer en fonction des nécessités économiques, sociales et techniques, tout en conservant une cohérence globale et une identité forte.
Ferme de Chaude Fontaine
Cette ferme se distingue tout particulièrement par la présence d’une grange remarquable, construite en 1871, entièrement édifiée en grès de Grandglise, une pierre locale réputée pour sa solidité et sa belle teinte chaleureuse. Cette utilisation exclusive du grès pour l’édification de la grange confère à l’ensemble un cachet unique et témoigne du savoir-faire des artisans de l’époque, ainsi que de l’importance accordée à cet édifice dans le fonctionnement global de la ferme.
La grange, par sa taille imposante et sa robustesse, illustre parfaitement les exigences agricoles du XIXe siècle, où le stockage des récoltes nécessitait des structures à la fois vastes et durables. La pierre de Grandglise, bien que plus coûteuse et difficile à travailler que d’autres matériaux plus communs, offrait une excellente résistance aux intempéries, garantissant ainsi la préservation des grains et du matériel entreposés. Cette caractéristique fait de cette grange un exemple remarquable d’architecture rurale régionale, où l’alliance entre fonctionnalité et esthétisme prend tout son sens.
Outre son aspect utilitaire, la grange en grès s’intègre harmonieusement dans le paysage environnant, sa couleur ocre s’harmonisant avec les tons naturels des sols et de la végétation environnante. Elle témoigne aussi d’un certain prestige, révélant sans doute la prospérité et l’ambition des propriétaires à cette époque, qui souhaitaient marquer leur ferme d’un signe distinctif, aussi solide que visible.
Ce bâtiment est ainsi devenu un véritable symbole patrimonial, non seulement pour la ferme elle-même, mais aussi pour la région, représentant un exemple exceptionnel d’utilisation des matériaux locaux dans l’architecture agricole. Sa conservation et sa mise en valeur participent aujourd’hui à la mémoire historique locale, rappelant l’importance des savoir-faire traditionnels et le rôle central de l’agriculture dans le développement rural.
En somme, la grange en grès de Grandglise construite en 1871 ne se limite pas à sa fonction première, mais incarne une véritable œuvre architecturale, témoignant à la fois du passé agricole et du patrimoine bâti de Sirault, tout en conservant une présence imposante et majestueuse au cœur de la ferme.
Ferme Léonard Descamps ou Ferme du Quette Jullet, rue du Vieux Calvaire, 15
Cette ferme se caractérise par une composition architecturale en deux corps de bâtiments distincts, offrant un témoignage intéressant de l’évolution des styles et des techniques de construction à travers les siècles. Le premier corps, situé en retrait sur la droite, remonte au XVIIe siècle. Il est étroitement lié à une grange attenante, dont la présence souligne l’importance des activités agricoles qui animaient autrefois ce lieu. Ce bâtiment plus ancien se distingue notamment par une belle cheminée, qui témoigne du savoir-faire artisanal de l’époque, ainsi que par une fenêtre à meneaux, élément décoratif typique qui apporte une élégance certaine à la façade tout en laissant entrer une lumière naturelle appréciable dans les espaces intérieurs.
Le second corps, construit en front de rue, date de 1783 et illustre un style architectural un peu plus récent. Il est doté d’ancrages métalliques apparents qui structurent la façade et assurent la solidité des murs. Ces ancrages ne sont pas seulement fonctionnels, ils participent aussi à l’esthétique globale du bâtiment, témoignant de l’attention portée à la fois à la durabilité et à la décoration. Cette partie de la ferme reflète les évolutions techniques et stylistiques de la fin du XVIIIe siècle, où l’on cherchait à allier robustesse et élégance dans les constructions rurales.
La juxtaposition de ces deux corps de bâtiments, d’époques différentes, confère à la ferme un charme particulier et offre un aperçu vivant de l’histoire locale. Elle révèle également l’adaptation progressive des propriétaires aux nécessités changeantes, qu’elles soient agricoles ou domestiques, tout en conservant un attachement à la tradition. L’ensemble forme un patrimoine bâti cohérent, où chaque détail raconte une histoire et contribue à la richesse culturelle de la région.
Ainsi, cette ferme, avec son mélange harmonieux d’éléments anciens et plus récents, incarne non seulement la vie rurale d’antan mais aussi la capacité d’évolution et de continuité dans le temps, offrant aujourd’hui un précieux témoignage architectural et historique au cœur du paysage de Sirault.
Ferme de Marie-Philippe ou Ferme du Maillet
Cette ferme tire son nom de Marie-Philippe Loiselet (1768-1852), veuve d’Alphonse Remy (1757-1819), qui fut l’un des propriétaires les plus marquants de ce domaine. Bien que largement associée à cette famille, elle est également connue sous d’autres appellations telles que la ferme du Maillet, en la Bulterie ou encore au Courtil Commun. Ces différents noms reflètent la richesse historique et géographique du lieu, tout en témoignant des diverses influences qui ont marqué son évolution au fil des siècles.
Le nom « ferme du Maillet » proviendrait très probablement de sa situation géographique, puisqu’elle fut érigée à l’endroit précis d’un coude du chemin du Maillet, une voie ancienne qui correspond aujourd’hui à la rue des Déportés. Ce positionnement stratégique, à un tournant notable de la route, a sans doute contribué à sa notoriété locale, faisant de cette ferme un point de repère pour les habitants et voyageurs de la région. Cette localisation lui conférait également une certaine importance fonctionnelle, facilitant l’accès aux terres environnantes et aux voies de communication principales.
L’histoire de la ferme est intimement liée à celle de ses anciens propriétaires, en particulier Marie-Philippe Loiselet, une figure qui incarne le lien familial et patrimonial qui unit cette bâtisse au terroir siraltois. Veuve d’Alphonse Remy, elle a sans doute assuré la pérennité et la gestion de la ferme durant une période charnière du début du XIXe siècle, période marquée par des bouleversements sociaux et économiques dans la région. Leur héritage a perduré, laissant une trace indélébile dans le nom même de cette exploitation agricole.
Par ailleurs, l’appellation « en la Bulterie » évoque probablement une ancienne désignation locale, tandis que « au Courtil Commun » renvoie à la notion d’un espace partagé, un jardin ou une parcelle de terre cultivée en commun, ce qui témoigne d’une organisation rurale traditionnelle où les terres étaient souvent cultivées collectivement ou à proximité des habitations.
Ainsi, cette ferme, riche de ses multiples noms et de son histoire familiale, représente un précieux témoignage du patrimoine agricole et architectural de Sirault. Elle illustre la manière dont les lieux, les noms et les personnes s’entrelacent pour former la trame vivante de l’histoire locale, racontant au fil du temps la vie quotidienne, les activités agricoles et les dynamiques sociales qui ont façonné ce coin de Wallonie. Aujourd’hui encore, cette ferme reste un symbole fort de l’identité rurale de la région, ancrée dans son sol et dans la mémoire collective des habitants.
Ferme du Grand Forêt
Cette ferme, située non loin de la Prévôté, possède un riche passé qui se reflète dans les diverses inscriptions de dates visibles sur certains de ses bâtiments, notamment 1755 et 1772. Cependant, son histoire remonte bien plus loin dans le temps, témoignant d’une longévité remarquable et d’une importance certaine dans la région. En effet, les archives mentionnent que dès 1334, Gerars de Tenre, le premier censier connu du Grand Forêt, en était déjà l’occupant, soulignant ainsi l’ancienneté de cette exploitation agricole et son enracinement profond dans le territoire.
Au fil des siècles, la ferme a changé de mains et a fait l’objet de plusieurs baux importants. Le 10 juillet 1648, un bail fut accordé à Jean le Grand par Nicolas du Bois, abbé de Saint-Amand, pour l’ensemble de la ferme du Grand Fôret, comprenant 100 bonniers, soit environ 100 hectares, ainsi que le droit de percevoir la dîme seigneuriale sur l’ensemble du territoire de Sirault. Ce document souligne la position privilégiée de la ferme, non seulement en tant qu’exploitation agricole, mais aussi comme centre économique et administratif, puisque la levée de la dîme indiquait une gestion des revenus seigneuriaux liée au territoire.
Quelques années plus tard, le 19 mars 1654, Claude de Lhaymede, alors bailly de Sirault, reprit à son tour la ferme sous bail, confirmant l’importance de ce domaine dans la vie locale. Ces successions témoignent de la continuité de l’exploitation et de la valeur stratégique de la ferme au sein des structures féodales et administratives qui régissaient la région à l’époque.
Dès que l’on pénètre dans la cour de la ferme, on peut observer à gauche un abri remarquable : ses colonnes en pierre, de forme cylindrique, supportent de magnifiques arches qui témoignent du savoir-faire architectural et de l’esthétique soignée des constructions rurales de l’époque. Ce détail illustre l’importance que l’on accordait non seulement à la fonctionnalité des bâtiments, mais aussi à leur apparence et à leur solidité.
La grange, quant à elle, date de 1806, ajoutant un témoignage supplémentaire de l’évolution continue de la ferme à travers les âges. Sa présence renforce l’image d’une exploitation en perpétuelle adaptation, qui a su évoluer avec le temps tout en conservant des éléments plus anciens, symboles d’un patrimoine bâti exceptionnel.
Ainsi, cette ferme près de la Prévôté constitue un témoignage précieux de l’histoire rurale et sociale de Sirault. Elle incarne à la fois l’héritage féodal, la continuité agricole, et l’art de bâtir des campagnes, alliant fonctionnalité et beauté, et elle demeure un repère essentiel pour comprendre l’évolution de cette région au fil des siècles.
Ferme du Petit Forêts ou Petit Forien ou P’tit Forier, à priximité du Mont-Garni - Ferme Bouilliart de Saint-Symphorien
Cette ferme, autrefois propriété de Mme Schmidt-Le-Poivre, présente une architecture typique organisée en un quadrilatère plus ou moins régulier qui encadre une vaste cour centrale. Au cœur de cette cour, on trouve souvent des tas de fumier et une mare à purin, témoins des activités agricoles traditionnelles qui y étaient pratiquées. L’accès se fait par une ou deux grandes portes charretières, dotées de lourds vantaux en bois, dont l’une est surmontée d’un imposant colombier massif, composé de nombreuses nichettes en maçonnerie, symbole d’une riche tradition rurale.
Juste à côté de l’entrée principale se trouve la grange, qui servait au stockage des récoltes. Cette grange est divisée en deux parties inégales : une aire latérale qui s’étend sur toute la longueur du bâtiment, et une autre section subdivisée en compartiments appelés « maffes » ou « tas », typiques des fermes de la région. Sur l’une des colonnes en pierre de cette grange, on peut lire la date de 1767, rappelant l’année de sa reconstruction après qu’un incendie provoqué par la foudre ait détruit les bâtiments le 27 juin de cette même année.
L’histoire de cette ferme remonte encore plus loin. Elle fut bâtie sur une terre achetée en 1680 aux héritiers d’Antoine Favarque. Par la suite, le 11 janvier 1718, Jacques-Martin Remy acquit la propriété auprès de Dom Constant Thumerelle, alors prévôt de Sirault. La ferme passa ensuite à son fils, Jacques-François Remy, marié à Marie-Bernardine Desluse, dont le frère Jacques-Joseph Desluse fut curé de Baudour jusqu’à sa mort en 1795.
De cette union naquirent deux fils : le chanoine Jacques Remy (1744-1810) et Alphonse Remy (1759-1819), ainsi que deux filles qui, en 1772, épousèrent deux frères de la famille Le Poivre venus du Roeulx. Marie-Dorothée épousa Philibert Le Poivre, qui s’établit à Sirault et devint propriétaire du Petit Forêt en 1782. De cette lignée naquit Jean-Baptiste Le Poivre, marié à Aldegonde Remy, avec plusieurs enfants. Leur fils aîné, Joseph, cité comme maire de Sirault le 23 décembre 1804, s’installa plus tard à Grosage où il épousa en 1810 Florentine-Josèphe Coulon ; il est l’ancêtre direct de Mme Victor Guérit Le Poivre.
Un autre fils, également prénommé Jean-Baptiste, né en 1783, épousa Bernardine de Saint-Moulin. C’est lui qui agrandit la ferme telle que nous la connaissons aujourd’hui et devint bourgmestre de Sirault. Il fit également don à l’église locale du retable de l’autel ainsi que du banc de communion. Il décéda en 1864.
Par la suite, la ferme passa à Léon Le Poivre (1837-1907) avant d’être finalement la propriété de Mme Schmidt-Le-Poivre, qui en perpétua l’héritage. Cette ferme incarne ainsi une riche histoire familiale et agricole, profondément ancrée dans le paysage et la vie locale de Sirault.
Ferme Mme V. Lepoivre
Courrier de l'Escaut du 27 août 1905
Mme Lepoivre, née Augustine Hovine est morte subitement hier à midi, alors qu'elle prenait son repas. On attribue cette mort à une congestion cérébrale. La défunte était âgée de 61 ans.
Ferme du Bos Rouclou
Au Happart, bâtie en 1737.
Ferme Duc des Truches
Anciennement rue des Gorriers, populaire
Ferme Malbroucq
Chemin de Tournai
Ferme La Manoque
Courrier de l'Escaut du 25 mai 1900
A la ferme dite "La Manoqué", habitait seul un vieux domestique et un fermier du nom de J.B. Lhoir. Hier soir, sa journée terminée, le domestique rentra à la maison et y trouva son maître mort sur sa chaise, au coin du feu, M. Lhoir a succombé par suite de la rupture d'un anévrisme.
Ferme Pottiez, rue Pol Gigot 3
Cette bâtisse néo-classique, datant de la première moitié du XIXe siècle, s’élève fièrement derrière une cour pavée soigneusement aménagée, qui lui confère un charme élégant et intemporel. Une dépendance, plus modeste, se trouve en front de rue, témoignant de l’organisation fonctionnelle et harmonieuse de l’ensemble.
L’histoire de cette propriété est intimement liée à celle de grandes familles nobles : elle fut en effet autrefois la possession de Son Altesse Madame la Princesse Éléonore de La Tour et Taxis, née Princesse de Ligne, ce qui souligne l’importance et la noblesse du lieu.
À l’entrée, adossée au pignon de la maison, se dresse la charmante chapelle Saint-Hubert, construite en 1856. Ce petit édifice religieux a su traverser le temps et a bénéficié en 1992 d’une restauration importante, rendue possible grâce à des subsides accordés par la Région wallonne. Chaque année, lors de la procession de la Trinité, la foule s’arrête devant cette chapelle, soulignant son rôle encore vivant dans la tradition locale et le patrimoine spirituel de la communauté.
Le lien entre cette demeure et la famille Pottiez remonte à 1918, lorsque le grand-père de Monsieur Jean Pottiez acquit la ferme auprès de la Princesse de Ligne, le 9 septembre précisément. La ferme resta dans la famille et ce fut Jean Pottiez lui-même qui hérita de l’exploitation en 1980, perpétuant ainsi une longue tradition familiale qui s’inscrit dans l’histoire agricole et sociale de Sirault.
Ce domaine incarne à la fois la grandeur historique et la continuité d’une vie paysanne enracinée, où le passé noble se mêle à la vie quotidienne des générations successives, offrant un témoignage vivant du patrimoine architectural et humain de la région.
Ferme au Grand Point du jour, rue Paul Gobert 15
Ancienne ferme de la 2ème moitié du 19ème siècle Logis de tradition néo-classique.
Ferme du Grand Fouer
Ferme Bourdiaud'huy René
Ferme Decroly
Les parents de Michel Decroly
Ferme Lété Jules
Ferme Parisis
Ferme Duquenne Michel
Ferme Jules Descamps
Document Descamps Paul
Ferme Tachet Louis
Ferme Canivet dit "le roi du colza"
Syndicat Saint-Eloi Betteravier Sirault
Courrier de l'Escaut du 22 novembre 1901
En se rendant à l'étable pour donner à manger à la vache qui s'y trouvait, l'épouse Vairon a été étrangement surprise, en ouvrant la porte, de voir devant elle un trou béant et au fond du trou la pauvre vache étendue sans vie. Pendant la nuit, le sol de l'étable, qui servait en même temps de voûte à la fosse à purin, s'était effondré, entraînant avec lui la bête, dont la mort a été provoquée par l'asphyxie.
Sirault Neufmaison Villerot
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