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Eglise Saint-Pierre


L’église Saint-Pierre de Villerot est un monument chargé d’histoire qui illustre parfaitement la richesse architecturale et culturelle de cette région. Son clocher, construit en 1727, est l’élément le plus ancien de l’édifice. Ce clocher, avec sa silhouette élancée et ses murs robustes, témoigne de l’époque où l’église servait non seulement de lieu de culte mais aussi de point de repère pour les habitants du village. La pierre, patinée par le temps, et les ouvertures caractéristiques de cette période confèrent à la tour une présence imposante et rassurante.

En 1851, une importante phase de reconstruction est entreprise, qui transforme profondément l’église tout en conservant le clocher d’origine. Cette rénovation, réalisée selon les plans de M. Valère Wins, architecte réputé à Mons, reflète les tendances architecturales du XIXe siècle, marquées par un retour à des formes plus classiques et épurées. Wins a su conjuguer tradition et modernité en offrant à l’édifice une nouvelle harmonie, avec des volumes plus spacieux et une structure renforcée pour mieux accueillir la communauté grandissante.

Le bas de la tour, encore plus ancien, est particulièrement intéressant. Il conserve des vestiges qui rappellent les origines médiévales ou proto-médiévales du bâtiment. Cette base solide, souvent construite en pierres plus massives et aux formes simples, joue un rôle fondamental dans la stabilité de l’ensemble, tout en symbolisant la pérennité de la foi et de la présence chrétienne à Villerot.

À l’intérieur, l’église Saint-Pierre dévoile une ambiance à la fois sobre et chaleureuse. La nef, éclairée par de grandes fenêtres, baigne dans une lumière douce qui invite au recueillement. Le mobilier, en bois sculpté, conserve quelques pièces anciennes, tandis que les autels latéraux et le maître-autel présentent des ornements typiques du XIXe siècle, avec des motifs floraux et des dorures délicates. La voûte, restaurée lors de la reconstruction, offre une impression de hauteur et d’élégance, renforçant le caractère sacré du lieu.

Un Bétitier en pierre portant le millésime 1595.

L’histoire locale est étroitement liée à cette église. Pendant des siècles, elle a été le cœur spirituel et social de Villerot. Les générations successives s’y sont mariées, baptisées, et y ont célébré les grandes fêtes religieuses. L’église a également joué un rôle de refuge et de rassemblement lors des périodes troublées, notamment pendant les conflits régionaux ou les crises sociales.

Ainsi, l’église Saint-Pierre de Villerot est bien plus qu’un simple édifice religieux : elle est le reflet vivant de l’histoire du village, un témoin des évolutions architecturales et culturelles, et un symbole fort de l’identité locale.

Presbytère

Dominant encore aujourd’hui la place du village par sa sobre élégance, l’ancien presbytère de Villerot, communément appelé la cure, est l’un des derniers témoins de l’empreinte durable laissée par les moines bénédictins de l’Abbaye de Saint-Ghislain sur la région. Ce bâtiment fut érigé en 1770, à la diligence des religieux de l’abbaye, qui administraient spirituellement et matériellement le territoire durant plusieurs siècles.

Construit avec soin en brique et en pierre locale, selon les principes de solidité et de sobriété qui caractérisaient l’architecture religieuse du XVIIIe siècle, le presbytère faisait partie d’un ensemble plus vaste. À ses côtés s’étendait une ferme attenante, étroitement liée à la cure, qui formait avec celle-ci un tout cohérent, à la fois spirituel et agricole. Cette ferme, précieuse pièce du patrimoine rural, servait non seulement à subvenir aux besoins du prêtre et de la paroisse, mais aussi à assurer un relais logistique pour les moines et les activités de l’abbaye.

Jusqu’aux années 1970, l’ensemble – presbytère et ferme – constituait un rare vestige encore visible de l’influence de l’Abbaye de Saint-Ghislain dans le paysage villageois. Il témoignait de la manière dont les institutions monastiques structuraient les campagnes, non seulement par la foi, mais aussi par l’organisation économique, agricole et sociale.

Malheureusement, ce patrimoine chargé d’histoire n’a pas survécu à l’époque contemporaine. Avant la fusion des communes, dans un contexte de modernisation rapide et parfois hâtive, la ferme a été démolie pour faire place à un simple parking, aujourd’hui situé à côté de l’église et du presbytère. Ce geste, perçu par beaucoup comme un acte irréfléchi, fut interprété comme un sacrifice sur l’autel de l’ignorance et du pragmatisme administratif, au détriment de la mémoire collective et du patrimoine historique local.

Aujourd’hui, il ne subsiste que le presbytère pour rappeler cet ensemble autrefois harmonieux. Il se dresse avec une certaine mélancolie, comme un dernier écho des siècles où la spiritualité, l’agriculture et l’ordre monastique coexistaient au cœur du village. La disparition de la ferme reste un exemple frappant de ces pertes patrimoniales irréversibles que l'on ne mesure que trop tard.

Il appartient désormais aux générations présentes et futures de faire vivre cette mémoire, de transmettre l’histoire de ces lieux et de veiller à ce que d’autres témoins du passé ne soient pas effacés avec autant de désinvolture.

Louis Fabry, Curé à Villerot

Louis Fabry est né à Harsin le 21 mars 1884. Très tôt, il s’est engagé dans une vie religieuse profonde, rejoignant l’abbaye du Parc, un monastère de l’ordre de Prémontré situé à Heverlee. Il fut admis à l’abbaye du Parc le 9 octobre 1907, marquant ainsi le début de son parcours religieux au sein de cet ordre.

Après plusieurs années de formation et de vie monastique, Louis Fabry fut ordonné prêtre le 4 août 1913. Sa vocation le conduisit à servir avec dévotion sa communauté et l’Église, dans une période marquée par de profonds bouleversements sociaux et historiques.

Le 5 décembre 1928, il prit ses fonctions de curé à Villerot, où il demeura une figure centrale de la vie religieuse locale. En tant que chanoine de l’abbaye du Parc, il alliait les responsabilités pastorales à une certaine reconnaissance ecclésiastique. Tout au long de sa carrière, il fut apprécié pour son engagement spirituel, sa bienveillance envers ses paroissiens et sa fidélité à sa mission.

Louis Fabry a consacré la majeure partie de sa vie au service de la paroisse de Villerot, contribuant à l’animation religieuse et à la vie communautaire de ce village. Il y est décédé le 29 janvier 1969, laissant derrière lui un héritage spirituel important.

Son parcours illustre la dévotion exemplaire d’un homme d’Église du XXe siècle, ancré dans la tradition monastique et attentif aux besoins de sa communauté.

Louis Fabry

curé à Villerot

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