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Théâtre


Cercle Dramatique "La Renaissance"


Mémoire d’un théâtre populaire en wallon


Autrefois florissante, la société « La Renaissance » – Cercle Dramatique fut l’une des grandes figures de la vie culturelle de Neufmaison. Cette troupe de théâtre amateur, aujourd’hui disparue, a profondément marqué plusieurs générations d’habitants par son engagement artistique et populaire, notamment à travers la représentation de pièces jouées en patois.

Fondée au cours du XXe siècle, à une époque où les formes de divertissement local étaient encore très enracinées dans les traditions, « La Renaissance » se distinguait par son répertoire vivant, drôle et profondément ancré dans la culture régionale. Loin des grandes scènes officielles, elle offrait au public un théâtre de proximité, chaleureux, accessible et surtout authentique, où l’on riait, chantait, et se reconnaissait à travers des personnages hauts en couleur.

La troupe se consacrait principalement à l’opérette et au théâtre dialectal, ce qui en faisait un vecteur précieux de transmission du wallon, langue encore couramment parlée dans les foyers à l’époque. Chaque représentation était un véritable événement local, préparé avec soin par des bénévoles passionnés, qu’ils soient comédiens, costumiers, décorateurs ou techniciens.

Le patois wallon, utilisé comme langue principale des dialogues, conférait à ces représentations un charme particulier, teinté de nostalgie, d’humour local et de sagesse populaire. Il permettait aussi d’évoquer, avec tendresse ou ironie, les réalités rurales et sociales du quotidien, dans lesquelles chacun pouvait se reconnaître.

Malheureusement, comme beaucoup de troupes rurales, « La Renaissance » a cessé ses activités, victime de l’évolution des modes de vie, de la diminution des bénévoles, et de l’éloignement progressif des jeunes générations de la culture dialectale. Aujourd’hui, seuls les anciens du village gardent vivant le souvenir de ces soirées de théâtre, riches en émotions et en éclats de rire, qui animaient autrefois les hivers de Neufmaison.

Il reste peu d’archives de cette époque : quelques photographies sépia, des programmes jaunis par le temps, et surtout des récits transmis oralement, empreints d’une douce mélancolie. Pourtant, le passage de « La Renaissance » dans l’histoire du village demeure un exemple remarquable de théâtre populaire, et un patrimoine immatériel précieux, qu’il serait juste de faire revivre, ne fût-ce que par le souvenir ou une exposition.

Cercle Dramatique "La Renaissance" en 1927
On peut y reconnaître :
Raoul Masure, Cyrille Masure, Marcel Dumont, Marthe Martin, Aimée Lhoir, Raoul Remiton, Gaston Mathieu, Valère Olivier, Oswald Nottez, Odon Rasseneur, Ernest Masure, Charles Louis lhoir, Baptiste Liétard, Maurice Mahieu, M. Bériot, Juliette Dubois...

"La Moisson", en 1938, il fait suite à une pièce de théâtre qui a constitué un premier spectacle organisé par Berthe Bracquegnies.
De gauche à droite
Debout : Marie Godrie, Raoul Masure, Florent Briffeuil (?), Marcel Dierick
A genoux :
Gilberte Vanlierte 14 ans, Gilbert Loiselet
Debout :
Ernest Masure (sous les lampes), Elise Carlier, Oscar de Soignies, Maurice Legrand (derrière)
Au centre à genoux :
Odon Burelle, Marcelle Loiselet et un moustachu (?) entre elle et Hercule Terrasse, le soldat à l'arrière est (?)...
A genoux :
Eugène Haublin et Elise Haublin (?),
Derrière eux :
Charles Louis L'Hoir, Adelson Bériot et Angèle (épouse de Charles Louis) à côté d'Angèle Hermine Briffeuil et Maurice Haublin
Entre eux :
Oswald Nottez (?)
Hermine a remplacé Marcelle Gévart accompagné par Cyrille Masure. Dans la première représentation, le rôle d'Odon Burelle était joué par Maurice Haublin.

1942

Pour lutter contre l’angoisse et le désespoir qui pesaient lourdement sur les prisonniers de guerre détenus en Allemagne, Ernest Masure et Odon Rasseneur eurent une idée pleine de générosité et d’espoir. Ils organisèrent la mise en scène d’une pièce de théâtre intitulée Papillon, écrite par Depas. Cette initiative avait pour but d’offrir un moment d’évasion, de réconfort et de fraternité aux prisonniers, de briser la monotonie et la tristesse de leur captivité.

La représentation fut un véritable succès. Malgré les visages émaciés et les corps éprouvés, les prisonniers retrouvèrent, le temps d’un spectacle, une lueur d’optimisme. À la fin de la pièce, les spectateurs, unis par leur patriotisme indomptable, entonnèrent ensemble un hymne national avec ferveur, faisant vibrer les murs de la salle d’une énergie et d’une force renouvelées. Cette communion musicale était bien plus qu’un chant : c’était une déclaration de résistance intérieure, une promesse de ne jamais céder à la résignation.

Dans cette même dynamique solidaire, Robert Chevalier organisa une vente aux enchères très particulière. Il mit en jeu une livre de graisse à frites, une denrée précieuse en ces temps de privations. La graisse, rare et convoitée, fut rapidement estimée à une valeur exceptionnelle de 2 400 francs. Chaque personne prête à enchérir ajoutait à cette somme la valeur qu’elle venait d’accepter, dans un élan de générosité collective remarquable.

Au terme de cette vente, c’est Maurice Haublin qui remporta ce lot si précieux. Mais au-delà de la simple acquisition, ce geste avait une dimension beaucoup plus grande : la somme récoltée fut partagée entre tous les participants et envoyée en nature aux prisonniers en Allemagne. Ce soutien matériel, fruit de l’entraide et de la solidarité, permit de leur offrir un peu de réconfort, des biens essentiels souvent difficilement accessibles derrière les barbelés.

Ainsi, par le théâtre, la musique et la solidarité, Ernest Masure, Odon Rasseneur, Robert Chevalier, Maurice Haublin et bien d’autres réussirent à insuffler un souffle d’espoir et de courage à ceux qui, loin de chez eux, enduraient les dures épreuves de la captivité. Leur engagement resta un exemple poignant de la force humaine face à l’adversité.

Sirault Neufmaison Villerot

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