lesjoyeuxcelibataires

L'art théâtral a toujours occupé une place de choix dans le cœur des Siraultois. Dès le début du XXe siècle, précisément vers 1908, un groupe de quatre jeunes passionnés — Messieurs Georges Duvivier, Henri Frécourt, Émile Lenfant et Valère Lefebre — décida de donner vie à un projet culturel au sein du "Petit Salon". C’est ainsi qu’ils fondèrent un cercle d’agrément qu’ils baptisèrent avec enthousiasme "Les Joyeux Célibataires".

Ce cercle connut rapidement un succès considérable, devenant un rendez-vous incontournable pour la communauté locale. Son objectif principal était d’organiser des bals-concerts animés par des chants et des musiques entraînantes, apportant ainsi une ambiance festive et conviviale à Sirault. Pour mener à bien leurs activités, ils s’entourèrent d’un groupe de collaborateurs fidèles et talentueux, parmi lesquels figuraient Messieurs Émile Galand, Jules Duquenne — connu sous le surnom affectueux d’"el grand Dérique" — Sylva Durieu, Jules Culem, Adelson Briffeuil, Maurice Duvivier, Oswald Lebrun, Gustave Deblecker, Georges Lenoir, et bien d’autres encore.

Au-delà des bals-concerts, ces passionnés d’art ne se limitèrent pas à la musique et au chant. Ils offrirent également quelques représentations théâtrales mémorables, contribuant ainsi à la vitalité culturelle de la région. Parmi leurs pièces les plus appréciées, une comédie écrite en patois wallon, alors très en vogue, intitulée "Elle nomination d’Polinaire Linflé", rencontrait un franc succès auprès du public. Chaque représentation se distinguait par une mise en scène originale : un groupe de musiciens bénévoles ouvrait la soirée en défilant sur la scène. À leur tête, Valère Lefebvre brandissait fièrement une pancarte portant le titre évocateur de leur fanfare : "Fanfare du coron des Dumonts".

Ce mélange de musique, de théâtre et de convivialité témoigne de la richesse et de l’engagement culturel des Siraultois, qui, grâce à l’initiative de ces jeunes hommes et de leurs compagnons, ont su préserver et célébrer leur patrimoine local à travers des moments de partage et de joie collective.