Mine de plomb (d'après document journal des mines, Fructidor, an III)

La mine de plomb de Sirault se trouvait dans un champ, ou un jardin, jouxtant l’église du village. Elle est située à environ 3 000 toises (soit 5,847 km) au nord-nord-ouest de Saint-Ghislain, et à une distance comprise entre 6 000 et 7 000 toises (soit entre 11,7 et 13,6 km) de Mons.

Cette mine fut découverte il y a une quinzaine ou une vingtaine d’années par le propriétaire du terrain, qui avait remarqué la présence de galène sous forme de cubes éparpillés dans la terre végétale.

En 1779, le citoyen Prévost, tailleur de pierre de profession, obtint du prieur de Sirault — seigneur haut-justicier ayant le droit de cens et d’entre-cens sur le territoire — la concession de cette mine pour une durée de trente-cinq ans, moyennant un droit de cens fixé à 10 centimes sur la production.

Prévost constitua une société qui mena cependant peu d’explorations et fit peu de découvertes significatives. En 1787, le citoyen Castiau acquit la majorité des parts, soit 24/25 de la société, tandis que Prévost conserva 1/25. Le prieur de Sirault, en échange d’une réduction du droit de cens à 25 centimes, accorda une concession à perpétuité — ou jusqu’à abandon — pour toutes les mines situées sur le territoire de Sirault, qui s’étend sur environ trois quarts de lieue du sud au nord et une lieue d’est en ouest.

Une galerie fut ouverte au pied d’un petit coteau, située à 18 pieds (5,79 mètres) en dessous de son sommet. Elle traversait plusieurs petits filons de plomb, généralement peu riches, orientés du nord-est au sud-ouest et inclinés vers le sud-est.

Une fosse circulaire principale, maçonnée en briques, de 54 pieds (16,46 mètres) de profondeur et 7 pieds (2,14 mètres) de diamètre, fut creusée sur cette galerie, suivant la pente des filons. Elle ne rencontra qu’un seul filon sans suite.

Au nord-ouest de cette fosse, une galerie de 30 toises (58,47 mètres) menait à une masse exploitée de galène, qui aboutissait à un filon d’environ un pied (30 centimètres) d’épaisseur, orienté comme les autres. Ce filon fut suivi jusqu’à une profondeur de 35 pieds (10,67 mètres), puis se perdit à une distance de 100 pieds (30,48 mètres).

Les recherches se poursuivirent 30 toises plus au sud-ouest, sur la même direction, avec l’ouverture d’une autre fosse qui traversa trois petits filons sans suite. On trouva souvent de la galène disséminée dans la roche calcaire bleue environnante.

La guerre mit un terme aux travaux, qui auraient pu reprendre depuis, mais il semblerait que la compagnie concessionnaire ne soit plus en mesure d’assumer de nouvelles dépenses.

Pour l’extraction et le pompage, une machine à chevaux était installée sur la fosse principale, actionnant deux pompes à l’aide d’un rouet et de deux lanternes munies de manivelles.

Une seconde fosse, située au sud-ouest, est encore visible aujourd’hui. Elle est recouverte d’un treuil et d’un petit hangar.

À l’inspection des déblais, on reconnaît aisément que la roche de cette mine, comme celle des environs, est une roche calcaire bleue, plus ou moins dure, veinée de spath calcaire blanc. La galène s’y trouve souvent dispersée.