Prévôté
Les premières mentions relatives à la prévôté de Sirault remontent à 1429, mais déjà en 1293, les comtes de l’abbaye faisaient référence au prévôt de Sirault. Ce dernier, un religieux relevant de l’abbaye de Saint-Amand, était chargé d’administrer les biens et les intérêts de l’abbaye sur le territoire, fonction cruciale à une époque où les institutions religieuses détenaient un pouvoir économique et politique considérable.
En 1237, Wathier, abbé de Saint-Amand, vint à Sirault pour annoncer aux habitants qu’il venait d’acquérir l’avouerie de Sirault auprès du seigneur de Jauche. L’avouerie représentait le droit de protéger les biens ecclésiastiques et d’exercer certaines fonctions judiciaires et administratives, renforçant ainsi l’influence de l’abbaye dans la région.
Vers le milieu du XVIe siècle, en 1553, la résidence du prévôt était tombée en ruine, sans doute du fait des conflits et des troubles religieux qui secouaient l’Europe à cette époque. Elle fut reconstruite et un nouveau prévôt y fut installé pour reprendre la gestion des biens. Cependant, cette bâtisse fut plus tard abandonnée.
C’est en 1683 que l’abbé Dom Pierre Honoré fit reconstruire la prévôté sur un terrain voisin de la ferme du Grand Forêt. Cette nouvelle construction, plus vaste que l’ancienne, comprenait une chapelle attenante, témoignant de l’importance religieuse et administrative du lieu. Le 5 octobre 1685, Dom Paul Prévost dota cette demeure de terres, bois, moulins et viviers, éléments essentiels pour assurer l’autonomie économique et la richesse de la prévôté.
Le 9 septembre 1692, l’archevêque de Cambrai, Jacques de Brias, accorda la permission officielle de célébrer la messe dans la chapelle, ce qui renforçait la dimension spirituelle et communautaire du site, au cœur de la vie locale.
En 1719, le prévôt Dom Constantin Thumerelle projeta la construction d’une nouvelle chapelle. Mais ce projet fit face à l’opposition du curé de Sirault, Barthélémy Gilson, illustrant les tensions possibles entre différentes autorités religieuses locales sur la gestion et l’influence au sein de la paroisse.
La Révolution française, à la fin du XVIIIe siècle, bouleversa profondément les structures ecclésiastiques. La prévôté de Sirault, comme de nombreux établissements religieux, fut supprimée par les lois révolutionnaires qui visaient à réduire le pouvoir de l’Église et à redistribuer ses biens. En 1796, la prévôté fut vendue comme bien national. M. Demelin Maximilien, notaire à Chièvres, fut le premier acquéreur, devenant officiellement propriétaire en 1805.
Au XIXe siècle, la prévôté devint une demeure privée. Christian-Adalbert, comte d’Hespel, né à Wavrin le 2 juin 1848, y vécut jusqu’à son décès, le 31 janvier 1890. Cette figure locale rappelle le lien entre l’ancienne institution religieuse et la noblesse régionale qui s’appropriait souvent ces lieux historiques.
Religieux
En 1604, M. D. François Richard occupait les fonctions de prieur de l’abbaye ainsi que de prévôt de Sirault, incarnant ainsi une autorité spirituelle et administrative importante dans la région.
Plus tard, en 1808, Nicolas-Joseph Brabant, ancien religieux ayant exercé au sein de la prévôté de Sirault, reprit la direction du pensionnat fondé par J. Rivière, connu sous le nom des Frères de la Doctrine chrétienne. Cette institution joua un rôle essentiel dans l’éducation locale, perpétuant ainsi la tradition d’enseignement religieux et moral dans la communauté.
Révolution française
La Prévôté fut victime d’un pillage sévère, contraignant les moines qui y résidaient à abandonner leur lieu de vie. Ils trouvèrent refuge au « Petit Forêt », une propriété appartenant à Monsieur Lepoivre, ancien bourgmestre de la localité. Ce domaine est aujourd’hui rattaché à la commune voisine de Saint-Ghislain.
Dans le cadre des bouleversements provoqués par la Révolution française, et conformément à la loi du 14 septembre 1796 (15 fructidor an IV), la Prévôté ainsi que la ferme attenante, qui s’étendait sur une superficie de 57 bonniers, furent inscrites parmi les biens nationaux du département de Jemmapes. Ces biens furent alors mis en vente et acquis par Monsieur Maximilien Demelin, marquant ainsi un changement important dans la propriété foncière de la région.
Par ailleurs, durant cette période tumultueuse, sous la pression des autorités révolutionnaires, un commis d’administration prit la décision de modifier le nom « de Lespaul », une partie du domaine. Cette altération fut toutefois temporaire, puisque le nom originel fut redécouvert plus tard dans les archives historiques et réintégré officiellement par la suite, témoignant de la persistance et de la mémoire des traditions locales malgré les vicissitudes révolutionnaires.
Journal de Bruxelles du 6 juillet 1882
Par la suite, la Prévôté passa entre les mains de plusieurs propriétaires successifs :
La famille Guelleton.
La famille de Mévius.
Soudain de Niederwerth, militaire célèbre pour sa bravoure lors de la prise de l’île de Niederwerth en 1795, et qui s’illustra également le 14 juin 1800 à Marengo, dans le Piémont (Italie).
Jean-Baptiste de Ronquier.
La dame Lanthoine.
Maximilien Demelin Zoute, en 1836.
Le baron Auguste-Paul-Joseph-Marie du Sart, né à Moustier le 4 septembre 1829 et décédé à Sirault le 15 août 1895. Il épousa, le 15 décembre 1856 à Villers-Saint-Amand, dame Emilie-Louise-Marie Cossée de Maulde, née à Saint-Dizier (Haute-Marne, France) le 9 avril 1829 et décédée à Beclers (Hainaut, Belgique) le 3 février 1864. Une dalle funéraire en leur mémoire se trouve dans l’église Saint-Pierre de Beclers.
M. Médrano, gendre du baron Auguste du Sart Bouland, qui trouva la mort en tentant d’éloigner des malfaiteurs de sa propriété à l’aide d’un engin explosif.
Les religieuses bénédictines.
Enfin, M. Demeurs-Escoyez, ingénieur des mines et professeur à l’université de Louvain.
Prévôts de Sirault
D. Thomas de Beauraing au XVème siècle.
D. Pierre Maret au XVème siècle.
D. Martin Sicot en 1462.
D. Mathieu de Launais.
Château de la Prévôté en février 1910
Le vieux moulin de la prévôté
Monsieur Claustriaux y a travaillé étant enfant et avant lui son père était déjà ouvrier à la meunerie.
Sirault Neufmaison Villerot
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