Four à chaux
En 1836, un tournant industriel s’opéra à Sirault avec la construction, par Monsieur Hergibo, d’un four à chaux situé rue Bériot. À cette époque, la chaux était une matière précieuse, principalement utilisée comme engrais d’amendement pour améliorer la qualité des sols agricoles. Elle jouait un rôle essentiel dans les campagnes, aidant les paysans à rendre leurs terres plus fertiles et productives. Ce four à chaux devint ainsi un outil indispensable pour l’économie locale, contribuant indirectement au développement de l’agriculture dans la région.
Plus tard, en 1885, les frères Coulon reprirent le flambeau de cette industrie naissante en installant un autre four à chaux, cette fois rue du Cavin. Leur four fonctionna pendant plusieurs décennies, jusqu’en 1922, et devint un élément majeur de l’activité industrielle de Sirault. Ces installations permettaient de produire la chaux en grande quantité, répondant aux besoins croissants des exploitations agricoles et des constructions de la région.
Un événement remarquable survint au cours de travaux de déblaiement entrepris par les frères Coulon. En creusant, ils mirent au jour les vestiges d’un four à chaux d’origine romaine, d’environ 1m70 de diamètre. Cette découverte archéologique attesta que la production de chaux avait des racines très anciennes dans la région, remontant à plusieurs siècles avant notre ère. Ce vestige témoigna de l’importance historique de cette activité, qui traversa les âges et participa à façonner le paysage économique et social de Sirault.
Cependant, avec le temps, les évolutions technologiques et les changements dans les modes de production firent disparaître peu à peu cette industrie. Aujourd’hui, il ne reste plus aucune trace active de fours à chaux dans la commune. Cette activité, autrefois vitale, a complètement disparu, mais son héritage demeure dans la mémoire collective, rappelant une époque où le travail artisanal et industriel s’entremêlait pour soutenir la vie rurale.
Mais comment se fabriquait la chaux dans ces fours ?
Le procédé était relativement simple mais demandait un savoir-faire précis. Tout d’abord, on extrayait la pierre calcaire, matière première essentielle, dans les carrières environnantes. Cette pierre était ensuite soigneusement choisie et triée pour sa pureté. Une fois le calcaire prêt, on le chargeait dans le four, une grande structure cylindrique construite en pierre ou en brique, capable de résister à des températures très élevées.
Le four était chauffé à des températures d’environ 900 à 1000 degrés Celsius, grâce à un feu alimenté par du charbon, du bois ou d’autres combustibles. Cette chaleur intense provoquait la décomposition du calcaire en chaux vive (oxyde de calcium) et en dioxyde de carbone, un processus chimique appelé calcination.
Une fois la cuisson terminée, la chaux vive était extraite du four encore chaude. Ce produit pouvait alors être utilisé tel quel ou, pour certaines applications, être « éteint » en ajoutant de l’eau, ce qui transformait la chaux vive en chaux éteinte, plus douce et plus facile à manipuler.
Dans l’agriculture, la chaux servait à neutraliser l’acidité des sols, améliorant ainsi leur fertilité et la croissance des cultures. Elle était également employée dans le bâtiment, notamment pour la fabrication du mortier et du plâtre.
Sirault Neufmaison Villerot
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